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Rey Cabrera
http://www.fiestacubana.net/salsa-cubaine/approfondir/interviews/381-rey-cabrera-2

Rey Cabrera : L’histoire du Son au bout des doigts
Écrit par Fabrice Hatem le 16
novembre 2013. Publié dans Interviews



En guise
d'introduction...


Installé à Bruxelles depuis 2003,
le tresero et chanteur Rey Cabrera est aujourd’hui l’un des représentants les
plus éminents de la tradition musicale populaire de Santiago de Cuba. C’est un
plaisir immense de l’écouter jouer le Son avec son Septet Rey Cabrera y Sus
Amigos
. Ces excellents artistes interprètent, avec talent et sans chichis,
un répertoire composé de thèmes à la facture simple et forte, souvent composés
par Rey lui-même. Une musique merveilleusement propice à la danse, mais que l’on
peut aussi goûter en mélomane, tranquillement assis devant un mojito.



Mais Rey Cabrera est aussi une mémoire vivante de
l’histoire du Son Santiaguero aux cours de la seconde moitié du XXème siècle. Né
comme cette musique dans les collines des alentours de la ville, il a commencé
très jeune tôt sa carrière comme musicien de rue en duo avec... Eliades Ochoa,
avant de donner vie, pendant plusieurs décennies de travail artistique à Cuba, à
la musique populaire sous toutes ses formes : émissions de radio et de
télévision, concerts et descargas en compagnie des nombreux groupes auxquels il
a participé dans les différents lieux de spectacles de Santiago - au premier
rang desquels la fameuse Casa de la Trova…


Il a bien voulu égrener pour nous ces riches
souvenirs, bourré d’anecdotes souvent drôles, toujours pleines d’enseignements
sur la vie quotidienne des artistes cubains et sur l’histoire de la musique
populaire. Cela pourrait fournir la trame d’un véritable roman, dont les
péripéties rappellent celle des fameux musiciens du Buena
Vista Social Club
- un groupe dont il
aurait pu de toute évidence faire partie.


Je vous propose de découvrir ce
témoignage, enrichi par des captations réalisées lors du concert donné par Rey
aux Hangar d’Ivry le 14 juin dernier, dans l'article suivant. Vous y découvrez également une présentation de son
dernier CD, Controversia,
révélé au public lors d’un concert à Bruges le 5 octobre dernier, et qui
s’inscrit comme le reste de l’œuvre de Rey dans la tradition du meilleur Son
cubain.


  Rey Cabrera : L’histoire du Son au
bout des doigts



La vitalité spontanée, le jaillissement multiforme de
la culture populaire cubaine m’ont toujours fasciné. Là-bas, le talent
artistique peut naître et grandir dans le quartier le plus déshérité, dans le
village le plus reculé, dans la maison la plus modeste, comme une vigoureuse
semence d’arbre tropical qui bientôt dépasse la taille humaine pour lancer ses
feuillages vers le ciel. La densité en est telle que, dans certains quartiers de
la Havane de Santiago, chaque pierre semble cacher un artiste. La musique et la
danse jaillissent, vivantes et pures, de chaque cour, de chaque fenêtre, de
chaque place, de chaque jardin public… 



Une scène du film « Buena Vista Social Club » illustre
à mes yeux, de manière particulièrement émouvante, cette vitalité. On y voit
Eliades Ochoa, marchant, sa guitare à la main et son éternel chapeau de cow-boy
sur la tête, dans ce qui semble être une gare de triage ou un dépôt de vieux
trains désaffectés (ce qui, à Cuba, revient un peu au même). Il évoque ses
débuts de musicien lorsque, encore enfant, il allait jouer dans les rues du port
de Santiago, qui était aussi le « quartier chaud » de la ville, pour recueillir
quelques pièces de monnaie.


Vivante à jamais dans mon cœur, cette scène présentait
cependant pour moi le caractère d’un mythe. Il s’agissait forcément d’un passé
hors d’atteinte, dont je ne pourrais jamais que rêver sans pouvoir le rencontrer
réellement. Les vieux musiciens étaient morts, les bordels de Santiago étaient
fermés depuis longtemps et plus aucun bateau ne déchargeait plus dans le port sa
cargaison de marins en goguette… Tout cela était donc définitivement rangé sur
les étagères de la mémoire, derrière une transparente mais infranchissable paroi
de verre….


Et puis, un soir de juin 2013, j’ai assisté, dans la
salle du Hangar d’Ivry, à un concert du vieux tresero Rey Cabrera et de son
Septet de Son. Sa voix et des doigts ressuscitèrent alors pour moi ce que le Son
Santiaguero avait de plus vivant, rythmé et amical dans sa vigoureuse simplicité
qui fait vibrer les coeurs. J’ai alors voulu en savoir davantage sur lui. J’ai
interviewé ce musicien. Et brusquement; sans crier gare, a resurgi devant le
monde évoqué par Eliades Ochoa - mais pas cette fois sur une inaccessible toile
de cinéma : bien vivant, en chair et en os, conté par une voix proche, amicale
et chaleureuse.


C’était dans les années 1950, un peu avant le début
de la dictature castriste…


Mais n’anticipons pas, et parlons tout d’abord du
concert de juin 2013. 


C’est sur le conseil de Dj Pascualito je me
rendis ce soir-là, avec Salsero Loco Volante Olivier, au concert du Septet
Rey Cabrera y Sus Amigos.
Il s’agit d’une formation de Son assez traditionnelle avec deux chanteurs (Rey
Cabrera au tres accompagné d’une seconde voix aux percussions mineures), un
trompettiste, un pianiste, un bongocero, un conguero, et un bassiste. Tous
excellents, notamment le pianiste, le trompettiste et Rey Cabrera au tres (voir
la liste des musiciens en fin d’article).


Situé sur un terrain très dégagé, juste derrière la
mairie, le Hangar d'Ivry est une salle de spectacle installée, comme son nom
l’indique, sur les lieux d’un ancien hangar. Si le bâtiment, rectangulaire et
longiligne, ne paye pas vraiment de mine de l’extérieur, il abrite une salle
moderne et bien aménagée, beaucoup plus longue que large. La piste de danse, où
le public se presse debout les soirs de concerts, est assez étroite, un peu
coincée entre la scène et la guérite de mixage, qui trône sur une sorte de
mezzanine le long du mur faisant face à la piste.

Cette disposition a priori un peu étrange - on a le nez littéralement collé sur la scène – possède un mérite immense, celui de créer une très forte proximité entre les artistes et le public. Et accessoirement, de créer des conditions idéales pour les captations, comme vous pourrez le constater vous-même en regardant les vidéos associées à cet article. Les caméras sont en effet installées en hauteur, à quelques mètres de la scène. Le confort de tournage est encore accru par l’accueil chaleureux, serviable et efficace de l’équipe technique (Pour écouter quelques enregistrements de ce concert, cliquez sur les liens en bas de cet article).


Le concert commença donc, à peu près à l’heure, devant
une audience assez fournie de danseurs, dont la présence joyeuse en face de la
scène encourageait les artistes à donner le meilleur d’eux-mêmes. Rey Cabrera
trônait assis, la guitare à la main devant ses musiciens, imperturbable,
hiératique, avec sur son visage rond et boucané un imperceptible sourire qui le
faisait un peu ressembler à un sphinx. Il nous interpréta un répertoire de Son à
la sonorité très traditionnelle, bien ancrée dans la terre et dans le rythme,
avec des solos de trompette, de piano et de tres capables de réveiller un
paralytique. Une musique à la fois sans prétention, terriblement dansante, et
originale, puisque la plupart des morceaux ne sont pas des reprises de thèmes
existants, mais des compositions de Rey Cabrera lui-même. Des compositions
d’ailleurs de très bonne facture malgré leur simplicité apparente, et dont
plusieurs seraient parfaitement digne d’être intégrées d’emblée dans le noyau du
répertoire traditionnel, suivant l’exemple du récent mais déjà intemporel
Chan Chan de Compay Segundo.


Une présence scénique forte et tranquille, sans aucune
trace d’histrionisme ; une relation simple et amicale avec le public, des
compositions de valeur, des interprètes de grande qualité, un mélange d’immense
professionnalisme et de décontraction bonhomme : tranquillement assis sur sa
chaise, Rey Cabrera son chante la poésie des collines de Santiago, avec ses
guateke (petits restaurants), ses bohios (petite chaumière), sa récolte de café,
ses bons plats de viande mijotée, les jolis yeux de la fille du voisin…


Un monde mythique, disparu,
réinventé par un compositeur moderne en mal de couleur locale ? Pas du tout. Ce
monde, c’est celui de l’enfance de Rey, né en 1943 dans une famille de paysans
pauvres des environs de Santiago. Et c’est de ce monde pas encore complètement
disparu (on peut encore entendre aujourd’hui, au lever du jour, des marchands
ambulants chanter leurs pregones dans les rues de la vieille ville de Santiago)
dont il m’a parlé lors des entretiens qu’il a bien voulu m’accorder.


L’enfant-musicien
: des collines de San Luis au port de Santiago


« Mon père vivait dans les collines autour de Santiago,
dans un lieu appelé Los chivos, près du village de Dos Caminos de San Luis. Il
était paysan, il cultivait le café et la canne à sucre. Nous étions une famille
pauvre, même s’il était propriétaire de sa terre : un lopin de terre, avec
quelques animaux, des yucas et des goyaves. Il travaillait aussi pour des plus
grands propriétaires. 


Notre famille avait 11 enfants. J’étais l’un des plus jeunes. Nous
travaillions tous dans les champs avec mon père, avec des bœufs et des
machettes. A 4 ans je travaillais déjà dans les champs.


Mon père aimait la musique et jouait du tres, et mes
frères aînés aussi. Ils avaient formé un groupe musical, Los
complacientes
, et, en fin de semaine, le soir, pour un anniversaire, pour
les cérémonies de la Santeria ou du Bembé, ils allaient jouer chez les voisins.
Mais je suis le seul à avoir suivi une carrière musicale professionnelle.



J’étais doué pour la musique et j’ai été intégré
très jeune dans le groupe Flor de
oriente
. Mes frères m’emmenaient avec eux
à la ville en cachette pour jouer et pouvoir se faire offrir un tonneau de rhum.
Une fois, nous sommes allés à Guantanamo pour passer une sorte de radio Crochet.
Mais mon père s’en est aperçu et a été très fâché.


Mon père était très ami avec le papa d’Eliades Ochoa,
qui habitait du côté de Mayari. Ils se sont rencontrés parce que sa sœur était
notre voisine. Le père d’Eliades a vu que j’étais doué pour la musique et m’a
emmené à Santiago lorsque j’avais 14 ans. C’est là que j’ai commencé à jouer
dans la rue, avec Eliades. C’était dans le quartier des prostituées, du côté de
Alameda, de Baracones (photo ci-contre). Il y avait beaucoup de cafés, de
musique… Nous jouions ensemble pour qu’on nous donne des pourboires. Nous
vendions aussi des fleurs. Je faisais les chœurs, la second voix, et Eliades
faisant la voix principale. Parfois, nous nous chamaillions, car il voulait être
toujours le premier. Il a toujours été leader partout. On se séparait et puis on
revenait ensemble. Je jouais aussi avec le groupe Los
populares
.


Une jeunesse sous
la révolution



Ma famille a été pauvre sous Batista, mais elle est
restée tout aussi pauvre après la Révolution. Sous Batista, chaque famille
pauvre recevait un cadeau de Noël, la Cena de Navidad, mais cela a
disparu après l’arrivée au pouvoir des castristes. Quand Fidel est arrivé, il a
exigé qu’on apprenne à lire et à écrire. Je savais lire, mais Maria, la sœur
d’Eliades (photo ci-contre), ne savait pas, et c’est à ce moment-là qu‘elle a
appris. Les musiciens ont dû passer des examens pour obtenir leur diplôme
professionnel et exercer légalement. Mais nous, avec Eliades, nous avions
toujours joué de la musique spontanément. Nous sommes allés à l’école de
musique, mais nous n’aimions pas cela car nous savions déjà plein de choses
d’oreille. Nous avions envie de gagner de l‘argent, pas d’aller à l’école.
Alors, le professeur nous a dit : « Si vous êtes aussi mauvaises têtes, on va
vous renvoyer de l’école ». Nous avons été renvoyés, et nous avons dû faire à la
place une sorte de service civil. Nous travaillions toujours dans une école de
musique, mais pas comme musiciens. Nous faisions de petits travaux. Par exemple,
avons été facteurs pour un théâtre. Mais rien n’a duré longtemps, car ni moi ni
Eliades n’avions de discipline. Un jour nous étions en train de distribuer du
courrier à bicyclette. Eliades conduisait, moi assis derrière. Nous sommes
tombés, et tout le courrier était par terre. Alors ils nous ont retiré ce
travail.


J’ai ensuite abandonné la musique et je suis parti vivre de nouveau
avec mes parents à la campagne. Puis je suis rentré dans l’armée pendant
quelques années.


Pendant la révolution, Raoul Castro avait un camp avec
ses troupes près de la maison de mon papa. Je les regardais revenir des combats
en me cachant dans un arbre. Alors j’ai compris qu’en me faisant enrôler dans
l’armée, j’aurais un petit salaire et à manger. Je me suis donc engagé après la
Révolution. J’ai alors suivi une formation militaire avec une discipline très
dure. Je suis parti avec mon bataillon vers la région de la Havane. Je me suis
même battu dans la baie des Cochons, où mon unité a abattu un avion américain
que l’on peut encore voir au musée là-bas. Cela a duré 3 ou 4 ans, et pendant
tout ce temps, je n’ai pas eu la possibilité de jouer de la musique.


Puis j’ai quitté l’armée, car j’étais malade et je suis rentré à la
maison pour me faire soigner par ma mère. A vrai dire, je n’ai demandé à
personne l’autorisation de m’en aller, mais ils ne sont jamais venus me
chercher.


J’ai alors repris la musique dans le groupe aficionado Los
Populares
de San Luis entre 1962 et 1967. Je jouais alors de la guitare
électrique.


Musicien
professionnel à Santiago de Cuba : l’aventure de Trincheria
agraria



Je suis aussi allé à Santiago retravailler avec Eliades
dans un groupe non homologué qu’il dirigeait et qui s’appelait Trinchera
agraria
. Nous allions jouer à la Casa de la trova et pour des émissions de
radio. Puis, en 1968, j’ai finalement passé le diplôme de musicien professionnel
(photo ci-contre, avec Eliades, de dos).


L’orchestre Trinchera Agraria animait un programme du même
nom pour la Radio CMKC et un autre pour Radio Mambi, qui s’appelait
Ecos de Nuestra agricultura. Nous devions jouer tous les jours pour
être payés. Nous n’avons pas gardé d’enregistrements ni de photos de cette
période, mais on voit quelques scènes dans un documentaire d’Yves Billon où nous
jouons dans un hospice pour gens âgés.


Au cours de l’émission de radio Trinchera Agraria, j’ai
accompagné de grands interprètes, comme Maria Ochoa, Ofelia Suarez, Ramon
Galobos, Sita Cuba, Isabelita Perez, ainsi que les poètes Rey Costafreda et Luis
Bello.


Les programmes Trinchera agraria et Ecos de Nuestra
agricultura
était très écouté par des gens de la campagne. Ils pensaient
que j’étais poète et parfois ils m’appelaient pour que je chante in vivo une
chanson pour une voisine ou une fille dont ils étaient amoureux. Mais en fait je
ne savais pas écrire les paroles et j’ai demandé à Rey Costafreda qu’il m’écrive
des décimas.


Avec Eliades, nous avons beaucoup travaillé pour le
programme de Trincheria Agraria. Puis il a quitté cet orchestre pour
rejoindre Cuarteto Patria et je suis devenu directeur de ce groupe. Nos
chemins se sont donc un peu séparés à ce moment, mais nous sommes restés très
amis. Quand Eliades est venu en Belgique avec le Buena Vista Social
Club
, il nous a appelés et nous avons fait un grand diner avec lui (photo
ci-contre).


J’animais aussi une émission en « live » à la télévision de
Santiago, Tele rebelde, qui s’appelait Rumores de la campina.
Celle-ci était aussi reprise dans l’émission de la télévision nationale
Palmas y caña tous les dimanches soirs. J’ai accompagné à cette occasion
beaucoup de grands chanteurs cubains, qui venaient de la Havane à Santiago pour
faire les enregistrements : Celina Gonzales, au tempérament très fort et très
gai, Gigero de Cienfuegos, Martica Moregon, Ramon Velos, le Quarteto Los Sakras…
Cette période a été très heureuse pour moi. 



Tout cela a duré pendant une dizaine d’années, jusqu’à
la seconde moitié de la décennie soixante-dix. Puis je suis parti me battre en
Angola, et je suis revenu à Santiago en 1976. J’ai alors recommencé mes
programmes radio, je me suis marié et j’ai intégré le Trio Oriente,
dont faisaient partie Fausto (guitare, voix principale), Rafael (guitare
d’accompagnement, voix seconde) et moi-même (troisième voix, première guitare).
Nous jouions dans différents hôtels : Balcon del Caribe (dans le
quartier Versailles), Buccanero, ainsi que dans des restaurants, comme
la Parillada de Vista Alegre. J’ai aussi travaillé à l’hôtel
Daiquiri, dans la périphérie de Santiago, en même temps que Compay
Segundo. Il jouait dans un groupe et moi dans un autre, qui s’appelait le
Cuarteto Daiquiri (photo ci-contre).


Il y avait déjà quelques touristes étrangers, mais pas beaucoup.
Les musiciens qui travaillaient comme moi pour Cubanacan
(l’organisation cubaine du tourisme) avaient un peu plus de possibilités que les
autres, mais ils n’avaient pas le droit de recevoir directement des pourboires.



Un jour, à l’hôtel de Las palmas, nous
jouions une chanson qui s’appelait Piense en mi. Et, devant nous, deux
dames se sont mises à pleurer. On leur a demandé pourquoi. Elles ont dit que
c’était à cause de la chanson, qui les rendait très tristes. Alors nous leur
avons chanté une chanson gaie et nous avons pris une bière avec elles pour
qu’elles d’arrêtent de pleurer et qu’elles oublient.


Au cours de ces années, j’ai bien connu de très grand musiciens,
comme ñico Saquito, Adalberto Alvarez, Omara
Portuondo (photo ci-dessus), on encore l’orchestre Buena Vista Social
Club
, dont j’ai accompagné de nombreux musiciens dans le programme
Rumores de la campiña.


J’ai beaucoup joué à la Casa de la
Trova
, avec la Vieja Trova Santiaguera et d’autres musiciens,
comme Eliades Ochoa, Felix Dima, Alejandro Almenares, le trompettiste El Paisan.
Nous faisions souvent des descargas. Un jour, au début des années 1990,
on nous a demandé de venir jouer pour une fête dans un guateke (restaurant) de
Puerto Boniato. Mais nous avons bu tout le cachet qu’on nous avait donné. Alors,
nous avons dû faire à pied les 20 kilomètres du retour. Heureusement qu’une
charrette nous a pris en cours de route !!!


Au cours des années 1990, j’ai commencé à travailler
comme chauffeur, au Ministère provincial de l’éducation. Et, à la même époque,
je jouais dans le groupe de Maria Ochoa, Corazon de Son (photo
ci-dessous). Maria est une très bonne chanteuse du genre campesino, avec un
style un peu semblable à celui de Celina Gonzales.


L’installation en
Europe et la formation du septet Rey Cabrera y sus
amigos



Nous faisions des tournées en Europe avec Maria Ochoa. A l’occasion
d’un passage en Belgique, au mois de mai 2002, j’ai rencontré Lydia, puis je
suis revenu en tournée en France au mois de septembre. Je suis alors resté en
Europe, j’ai rassemblé mes papiers, puis nous nous sommes mariés à Santiago en
2003. Lorsque qu’elle est arrivée là-bas, ils avaient mis tous ses bagages dans
une belle voiture pour touristes. Mais quand ils se sont aperçus qu’elle était
avec Maria et moi, ils l’ont mise avec nous dans une vieille Lada pour cubains.



Quand je suis arrivé en Europe, j’ai cherché des
musiciens pour jouer avec moi. J’ai d’abord rencontré un guitariste et bassiste,
Humberto Gonzalez, avec lequel j’ai formé un duo. Humberto avait un cousin, un
jeune trompettiste qui habitait à Cienfuegos, Rubén Hernandéz. Nous l’avons aidé
à faire venir Rubén, qui est arrivé en novembre 2005 et a tout de suite fait son
premier concert avec le groupe. Il a ensuite fréquenté le conservatoire de jazz
de Bruxelles. Puis le septet s’est constitué avec l’arrivée d’autres musiciens,
comme le pianiste Andrés Fernández « El paisan ».


Le compositeur et
son oeuvre



Beaucoup de titres de mon répertoire sont autobiographiques, comme
El bohío de Rey Cabrera (qui parle de ma maison dans les collines),
La luz de mi corazón (écrit pour Lydia), Camilla (une chanson écrite
pour la petite-fille de Lydia, Camilla), Me voy a recoger café (dans
mon enfance, je semais et récoltais le café), Canto a Bruselas (un
Danzon en l’honneur de ma nouvelle ville d’adoption où je vis depuis 2003).
J’écris à la fois la musique et les paroles, comme dans Mi prieta
azucarada
.

J’interprète aussi des thèmes d’autres musiciens, comme
El Guateke de Don Tomas, écrit par Angel Villavicencio, du groupe
Guitaras y trovadores.


J’ai déjà publié deux CD en Europe, Color Cuba en 2007 et
Cubel Son en 2011. Mon nouveau CD, Controversia, a été
inauguré à Bruges le 5 octobre dernier.


 


Propos recueillis par Fabrice Hatem


 



Ecouter Rey
Cabrera



  Rey Cabrera nous propose dans ses CD
Cubel Son (2011) et Controversia (2013) un florilège de la
musique de l’oriente cubain dans (presque) tous ses états : Son (El guateke
de Don Tomas, El bohio de Rey Cabrera, Quien sabe, Ivon, Merci beaucoup, Mi
prieta azucarada, Guateke criollo, El cochero, Me voy a recoger cafe,Mi
ni
ña mari,
Los refrancitos, Le Canto al palenque, El Canto al Sol
),
Son-boleros (La luz de mi corazon), Changüi (Changüi Mundial, El
Yatera
), Cha cha cha (Camilla) Fuki Fuki[1] (El
Fuiki Fuiki
) Danzon (Canto a Brusselas), Bolero-Cha (Pot
pourri
), avec aussi des reflets de Rumba (Los Testigos, La
Calabaza
).


Ces thèmes sont écrits et interprétés dans une facture
musicale simple et solide, fidèle à la tradition, avec de jolies mélodies bien
marquée rythmiquement et le plus souvent très entraînantes pour la danse, qu’il
s’agisse des tempos endiablés du Son ou de la voluptueuse langueur du Boléro et
du Danzon.


Les paroles,  presque naïves, nous font rêver de
l’Oriente et de Santiago, en évoquant, avec gouaille ou nostalgie selon les cas,
mille petites situations de la vie quotidienne : bons repas dans des bouis-bouis
accueillants, amourettes heureuses ou malheureuses, personnages familiers ou
picaresques, anecdotes burlesques ou touchantes... Quel miracle que tant de
poésie puisse émaner d’un propos aussi simple !!! 


Le talent des instrumentistes éblouit à chaque mesure :
transparence presque cristalline de la section des percussions qui permet de
distinguer clairement chaque instrument ; qualité des solos éclatants de
trompette, des improvisations de piano aux reflets très jazzy et de celles, plus
traditionnelles mais étincellantes, du tres de Rey Cabrera ; échanges haletants
entre soliste et chœurs dans des montunos à l’énergie tourbillonnante.


Ces grandes qualités sont particulièrement marquées dans les
enregistrements en « live » : L’orchestre de Rey Cabrera se nourrit alors –
suivant en cela la grande tradition de la musique cubaine et tout
particulièrement santiaguera – de la forte interaction qui se noue entre
musiciens, public et danseurs, dans un échange d’énergie à somme positive ou
chaque protagoniste restitue à l’autre davantage qu’il n’a absorbé.



Les musiciens du septeto
"Rey Cabrera y sus amigos"

Tres
et chant :
Rey Cabrera


Piano
:
Andres Fernandez « 
El Paisan »


Trompette
:
Rubén Hernandéz


Bongo,
timballes :
Gilberto
Quevedo


Congas
:
Amel Serra


Percussions
mineures et chœur :
Renato Mora


Basse
:
Humberto Gonzalez ou Dennis Nicles


Le CD Controversiasera bientôt
en vente sur i-tunes à partir du 10 décembre et dans les bacs à partir de
janvier 2014. Sinon, contacter par e-mail : lydiarey230103@yahoo.frCette
adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le
JavaScript pour la visualiser.


Prochaines dates de
concerts en Belgique :


23/11/2013 : Concert de Rey Cabrera, Watermael Boitsfort



06/12/2013 : Concert du trio Rey Cabrera, Ogenblik Haren



18/12/2013 : Présentation du film-documentaire "Gol de Cuba",
musique de Rey Cabrera, Roma Anvers.


7/02/2014 : Présentation du CD Controversia à Bruxelles, avec la
présence de nombreux musiciens, au Théâtre Molière (Muziekpublique) avec une
after-party au Midi-Station (place Victor Hortal).


21/02/2014 : soirée Haïti, Roma Anvers


03/05/2014 : Mayito Rivero & Rey Cabrera, Roma
Anvers


Quelques titres à
écouter sur Youtube :



Me voy a recoger
Café



https://www.youtube.com/watch?v=f3Ai1eZXZVI

El guateke de Don
Tomas


https://www.youtube.com/watch?v=vwjWFJrGVE4


El
bohío de Rey Cabrera




https://www.youtube.com/watch?v=7WV244b5LX0


 


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